François ASENSI
Député de SEINE-SAINT-DENIS
Membre du groupe d’amitié
France-Territoires palestiniens
Paris, le 6 avril 2011
M. Nicolas SARKOZY
Président de la République
Palais de l’Elysée
Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS
Monsieur le Président de la République,
Depuis près de six années, le français Salah Hamouri est emprisonné en Israël. Pourtant,
aucune preuve d’une quelconque culpabilité n’a été apportée par le Tribunal militaire qui l’a
condamné, tribunal illégitime d’une armée occupant illégalement le territoire palestinien.
Salah Hamouri est de fait un prisonnier politique, puni pour sa lutte pacifique en faveur de la
reconnaissance de l’Etat palestinien et du respect du droit international.
Je me félicite que le ministre des Affaires étrangères français ait rejoint cette position en
reconnaissant récemment que Salah Hamouri « n’a commis aucune crime » et ne « constitue
pas un danger pour Israël ». Cette affirmation claire du caractère arbitraire de sa détention
doit désormais se traduire par une mobilisation totale de la diplomatie française pour obtenir
sa libération.
Comme vous avez pu vous-même le rappeler, la France a un devoir d’assistance envers ses
citoyens en danger à l’étranger. Du Mexique au Tchad, la Présidence de la République s’est
ainsi pleinement investie en faveur de ses ressortissants condamnés à de lourdes peines de
prison, et vous avez personnellement reçu leurs familles afin de leur témoigner la solidarité de
la Nation.
Comment comprendre que la détention injuste de Salah Hamouri n’ait pas suscité jusqu’alors
une telle mobilisation des autorités françaises ? Sa famille, ses amis, et tous les hommes et les
femmes de justice, n’acceptent pas ce qui s’apparente à un « deux poids, deux mesures ».
Les pressions diplomatiques sur Israël pour obtenir sa libération sont en sourdine, au motif du
respect des décisions judiciaires de pays souverains. Ce prétexte ne convainc pas, puisque les
autorités françaises se sont récemment immiscées dans le fonctionnement judiciaire de
plusieurs pays dont la justice est plus respectueuse des droits de la défense que la justice
militaire israélienne.
Enfin, vous n’avez toujours pas reçu en personne la famille de Salah
Hamouri, malgré ses demandes répétées. Cette indifférence à l’égard de l’emprisonnement
d’un de nos compatriotes franco-palestinien ne peut durer plus longtemps.
Lors de la mission conduite par l’Assemblée nationale en Territoires palestiniens en décembre
dernier, j’ai pu rencontrer Salah Hamouri en prison et lui témoigner mon soutien. La dignité
dont il fait preuve dans cette épreuve force l’admiration. L’injustice qui le prive de sa
jeunesse n’entame pas son rêve de voir émerger un Etat palestinien indépendant, libre,
garantissant les droits de ses citoyens.
Du 21 au 26 avril prochain, la mère de ce jeune franco-palestinien se trouvera en France et a
émis le souhait de vous rencontrer.
Allez-vous enfin, Monsieur le Président, recevoir
personnellement Denise Hamouri ?
Son fils Salah aura 26 ans à la fin du mois avril. Tout doit
être mis en oeuvre pour qu’il puisse fêter son anniversaire en homme libre.
Dans l’espoir d’une réponse favorable et en vous remerciant de votre attention, je vous prie de
recevoir, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
François ASENSI
Député de Seine-Saint-Denis
Membre du groupe d’amitié
France - Territoires palestiniens